Entretien

Réglages, accord, harmonisation, finitions,
les différentes étapes de l’entretien d’un piano

Quelques précautions

Le piano est, comme tout instrument de musique, d’une grande délicatesse. Il a, par delà une apparente robustesse, la fragilité des objets d’art issus de la facture instrumentale. Il semble solide, protégé par son meuble, toutefois, il a besoin de soins réguliers, attentifs, pour conserver sa musicalité et la fluidité de son toucher.

Il est sensible aux variations d’hygrométrie et de température. Il est donc souhaitable d’être attentif à ces paramètres. Thermomètres et hygromètres sont des compagnons bienvenus à proximité du piano. Ils seront en alerte contre de mauvaises conditions environnementales. Votre piano n’apprécie pas le soleil direct et les sources immédiates de chaleur.

Pour l’esthétique, il convient de nettoyer les surfaces avec un chiffon doux et des produits compatibles à sa finition. Pour bien choisir ces produits demandez conseil au magasin.

Les réglages

La mécanique d’un piano subit des contraintes très importantes. En jeu forte Le marteau frappe la corde à la vitesse de 5 m/s. Le manche du marteau et même la touche se cintrent.
Chaque note comporte vingt-cinq points de réglages et trente-deux points de frottements. Ce sont autant de points d’usure et de tassement. Ses délicats réglages ne sont donc pas immuables.

pianodroit
Dans un piano à queue, la répétition des notes est seulement possible à l’aide d’un ressort de rappel dont la tension est réglable. Cette tension est primordiale. Avec le temps, ce ressort se détend et perd en efficacité, d’où la nécessité d’un réglage.

 pianoqueue

La sonorité

Les qualités intrinsèques de votre piano sont liées pour l’essentiel à l’ensemble d’harmonie.
Le piano dispose d’une table d’harmonie, d’un chevalet et de chevilles d’accord. C’est un marteau de bois et de feutre qui frappe la corde et la met en vibration. Le chevalet, sur lequel repose la corde tendue transmet les vibrations à la table d’harmonie qui donne l’ampleur sonore de l’instrument. C’est la naissance de la sonorité !

De la consistance (dureté ou souplesse) du marteau, de ce percuteur, résulte le timbre du son produit. Le pianiste n’a pas le choix de changer à volonté et instantanément les marteaux de son piano. Toutefois, il a le choix de rechercher avec le technicien la sonorité qui convient le mieux à son instrument.
Ce travail sur la sonorité de l’instrument s’appelle l’harmonisation.

L’harmonisation, l’accord

harmonisation

Cette opération, réalisée en premier lieu lors de la fabrication de l’instrument, consiste à modifier la densité du feutre qui recouvre la tête du marteau. Le rendre plus souple, l’aérer ou bien, au contraire, le rendre plus dur, le tasser ou plus précisément, le tendre, de là résulte le timbre de l’instrument. Sur un piano à queue de qualité cela représente plus de dix heures de travail.

Aérer ou tasser : ces termes sont essentiels pour appréhender l’aspect réversible de cette opération. Le point idéal de densité du feutre du marteau n’est pas immuable. Le simple jeu de l’instrument, chaque percussion du marteau sur la corde, tasse le feutre, et donc le durcit. Ce tassement altère le timbre du piano. Pour résoudre ce problème, le technicien de concert reprend l’égalisation du piano avant chaque concert.

Ce qui vaut pour le piano de concert vaut pour votre piano. À un degré d’exigence moindre, l’harmonisation est primordiale pour conserver le timbre de votre instrument.
L’harmonisation ne complète pas l’accord, c’est l’accord qui complète l’harmonisation.

accord

La justesse

La justesse est une convention, un choix d’organisation des notes les unes part rapport aux autres. Dans notre société occidentale la convention repose sur la gamme en demi-tons.

Pour les instruments à clavier, le compromis sur bémols et dièses se traduit sous la forme de la gamme tempérée ; dite égale.

D’autres compromis ou tempéraments inégaux existent ; pour exemple les tempéraments, mésotonique, Tartini Vallotti, Werckmeister.

La justesse participe au ressenti de la sonorité de part l’équilibre qu’elle apporte aux notes dans leur rapport les unes aux autres mais la justesse n’est pas la sonorité.

Les finitions

La mise au point, également appelée «finition» en manufacture, est la synthèse des opérations de réglage, d’accord et d’harmonisation. C’est l’ultime et minutieuse vérification des trois opérations visant à la perfection. Le passage du bien au parfait. Ce travail est généralement confié à un technicien chevronné, ayant développé un grand sens artistique.

Cette mise au point prend toute sa plénitude sur un instrument de grande marque. Toutefois, sur un instrument de moins grande facture, elle donne souvent un résultat étonnant en révélant un potentiel inconnu de l’instrument.

Régulièrement utilisé, votre instrument a besoin, tous les ans, voire tous les six mois, d’un technicien pour son entretien, son optimisation.
Mis en valeur, bonifié par cet entretien, votre instrument vous donnera toute satisfaction.